Le désaccord parental sur l’éducation, nos solutions

by - 21:30

S’il y a bien UNE chose sur laquelle nous ne sommes pas toujours en accord Damien et moi, c’est sur la conduite à adopter en cas de grosse bêtise... vous le savez sans doute, les enfants ne sont pas tous "sages comme des images", le notre est même plutôt du genre à nous grignoter jusqu’à l’abandon par K.O. Avec une nouvelle mission chaque matin : être aussi drôle que terrible, aussi beau que tenace ! (Il réussit d’ailleurs très souvent sa mission).
Enfin, être parent, ce n’est pas juste coller des licornes sur un beau papier peint, tout en faisant une magnifique séance photo du OOTD (outfit of the day, tenue du jour). Non. C’est aussi fabuleux qu’épuisant (eh oui, même avec un).

Le "souci" lorsqu’on est deux, c’est qu’on a deux parcours, deux caractères, deux façons de voir les choses. Sur beaucoup de points, les choses se rejoignent, mais pas sur tout.

L’exemple qui m’a donné envie d’écrire cet article, c’est un événement qui date du mois dernier.
Un soir en semaine, Lucas n’écoutait pas un mot de ce qu’on lui disait. Au bout de plusieurs heures de négociations pour des choses relativement simples à faire (jeter un papier dans la poubelle, s’essuyer la bouche...) il s’est levé, nous a tiré la langue en hurlant « c’est ce qu’on va voir ! », il a fait trois pas et a claqué la porte-fenêtre de toutes ses forces pour sortir dans le jardin, sous la pluie, pieds nus... (pour une fois qu’il n’enfilait pas ses bottes rouges ahahah).
Je connais Damien, je savais qu’il allait réagir immédiatement alors que moi, j’essayais de me calmer pour éviter de brailler et d’être incohérente.

Nous avons une règle de base que nous appliquons PRESQUE à chaque fois : l’un ne doit pas contredire l’autre devant Lucas.

Damien s’est levé, il est allé chercher Lucas d’un pas très ferme (déjà là, pour moi, c’était difficile) l’a changé car il s’était sali de la tête aux pieds en 10 secondes, et lui a dit qu’il allait au lit immédiatement, sans prendre son dessert.

Il faut savoir que j’ai un énorme souci avec les situations comme celles-ci, avec Lucas je veux toujours que les choses se terminent bien, de manière positive. Je suis incapable de le coucher sans qu’on soit tous bien, apaisés et souriants, peu importe le déroulement de la journée et la gravité des bêtises.
J’ai donc essayé de glisser discrètement à Damien que je n’étais pas du tout d’accord ! Pas du tout.

Et c’est là que le débat intervient.

Je respecte énormément mon fils, et à aucun moment je n’envisage l’idée d’être supérieure à lui, et donc, de pouvoir me permettre de modifier la structure de son repas. C’est peut-être con hein (certains diront que je dramatise)... mais pour moi c’est gravissime. On ne touche pas aux besoins primaires de qui que ce soit, peu importe la raison ! On ne prive pas quelqu’un de nourriture ! Ça me semble fou.
Je préfère le priver de télé, d’un jouet, d’une sortie... (en réalité, je ne préfère pas... et je ne le supporte pas beaucoup mieux, mais je trouve ça moins grave et un peu plus facilement envisageable). Je vous laisse imaginer ma position sur la fessée hein :)

Je ne suis pas supérieure à lui, je n’ai pas de pouvoir sur lui, c’est un petit individu qui a des droits; hypersensible qui plus est.
La ""colère"" de Damien est redescendue et Lucas a terminé son yaourt tranquillement. Tout s’est bien terminé et nous avons longuement discuté par la suite Damien et moi.

Le point de vue de Damien : il avait très bien mangé, ça n’était pas SI grave, il n’avait pas la sensation de toucher à ses besoins primaires. Il ne savait pas quoi faire d’autre sur l’instant et au bout d’une heure, il a perdu patience.

Mon point de vue (même si je viens de vous le détailler juste au-dessus) : inconcevable, trop brutal, on ne touche pas à ce genre de choses, il y a d’autres solutions.

Notre solution ultime en cas de désaccord :

- Discuter calmement en exposant les faits (en gardant en tête qu’on se FOUT de qui à tort ou à raison, l’objectif c’est de bien faire les choses pour Lucas)
- Donner notre point de vue sur la situation ET notre ressenti
- Faire la moitié du chemin vers l’autre en acceptant de modifier un peu sa méthode, son approche...
- Tomber d’accord sur un entre-deux qui sera bénéfique pour Lucas et qui nous conviendra à tous les deux
- Puis en discuter avec nos amis les plus proches pour avoir leur avis sur la situation et parce que c’est toujours bon d’avoir le point de vue de quelqu’un d’autre

Cette dernière étape n’est pas essentielle pour tout le monde mais elle est importante pour nous.
Grâce à ces cinq étapes nous tombons d’accord dans 99% des cas. Grâce à la discussion, nous comprenons pourquoi l’un et l’autre a réagi de telle ou telle manière, personne ne se sent transparent et on avance ensemble, dans le seul et unique but de faire mieux que la veille pour Lucas. Il est notre priorité absolue et si nous devons passer 3h chaque nuit à se remettre en question et à modifier nos habitudes, nous le ferons, avec le sourire.

Il y a eu quelques (petits) accrochages avant cette méthode (qui s’est naturellement installée entre nous) mais depuis, certes, on galère toujours, mais on avance ensemble, plus soudés. Il arrive qu’on ne soit pas d’accord et qu’on ne tombe pas d’accord. Dans ces cas-là, on fabrique carrément une autre option, on lit, on farfouille, on questionne d’autres parents et on emprunte un autre chemin.

Je crois qu’il est normal que deux parents ne s’accordent pas sur tout... on a deux façons de voir les choses, avec notre propre parcours, notre propre sensibilité, nos propres blessures d’enfance... l’important c’est d’essayer de se comprendre et surtout, de se respecter coûte que coûte.

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1 Comments

  1. Bonjour je viens de lire ton article et une question : si ton enfant te pousse à bout et que tu n en puisse plus et que tu ne trouve rien de mieux que de crier . Tu me dirais quoi ? Maman fatiguée

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