Survivre au Terrible Two, mode d'emploi !

by - 20:12

Je ne pensais pas que cet article vous plairait autant ! J'ai reçu un nombre incalculable de commentaires/messages de désespoir de parents au bout du rouleau, menés par le bout du nez (tout comme nous) par des petits êtres de moins d'un mètre. 

Dans la première partie de l'article je vous parlais de la situation et des obstacles que nous rencontrions depuis que Lucas était entré en phase d'opposition. Après avoir bien BIEN bien dérouillé, nous avons décidé de passer à l'attaque : crise des deux ans ok, mais pas sans limites.

Voici donc les quelques stratégies et arnaques que nous avons mises en place, celles qui fonctionnent mais aussi, celles qui ne fonctionnent pas (celles-là, c'est juste pour rire).

Prévenir les crises

Lucas est une pile électrique, qu'il soit 15h ou 04h du matin, il ne s'arrête jamais. Ce petit garçon est plutôt difficile à calmer. À l'approche des moments "tendus" comme le coucher, la sieste ou les repas, je sais qu'il va falloir qu'il retrouve son calme, déjà pour accepter sans hurler le changement d'activité (s'asseoir pour manger, sans avoir le droit de courir partout c'est forcément moins l'éclate que de faire du toboggan dans le jardin...). C'est à ce moment précis que je dégaine les jeux de société ! Arme secrète et puissante. Plus de télé, plus de musique ni de Tut tut bolide qui chante à tue-tête, juste le calme et un jeu qui demande un peu de concentration. Il adore ça mais je ne lui laisse pas tous à disposition afin d'éviter qu'il ne s'en lasse. Ces jeux permettent de mettre fin en douceur à un jeu bruyant ou/et mouvementé et de l'accompagner gentiment vers quelque chose de moins drôle et de plus calme. Et sans cris !



Le minuteur magique

Cet objet peut vous sembler curieux, surtout dans un article comme celui-là ! C'est pourtant un objet qui nous a permis d'éviter de nombreuses colères. Vers deux ans, nos Bébou s'affirment et nous font comprendre qu'ils peuvent refuser nos demandes, qu'ils ne sont plus des bébés mais des enfants à part entière avec des goûts, des souhaits précis... Ils nous rendent dingues mais je trouve que c'est une étape très rassurante malgré tout. Le grand truc de Lucas était (et est encore très souvent) de dire non. Non, non et non. Pour tout, tout le temps. 

"On va manger Lucas ?"
"Non !"
"Tu veux dormir, jouer, sortir ?"
"Non."

Et lorsque malgré son refus nous insistons, cet adorable petit cœur de 95 cm se transforme en garçonnet possédé que l'on retrouve plus souvent dans les films d'horreur que dans Oui-Oui... Nous avons analysé les moments "critiques" et comme souvent il s'agissait des repas, de la sieste, du changement de couche et du coucher. Nous avons alors dégainé le minuteur, tout d'abord pour faire passer la pilule et transformer tout cela en jeu...

"Lucas, lorsque le minuteur sonne, on change la couche/va manger/range les jouets" 

Puis nous lui avons expliqué que le coucher, les repas, le bain (...) étaient des choses obligatoires et que ni lui, ni nous ne pouvions réellement décider du moment où elles devaient se produire. C'est le temps qui décide ! Et nous, même grands lui obéissons également. Le temps est donc représenté chez nous par ce fameux minuteur. Il s'en amuse, attend que ça sonne avec impatience (si si, je vous jure) et semble satisfait d'obéir au temps. Cette méthode ne pourra pas être utilisée indéfiniment mais elle vous permettra peut-être de faire accepter plus facilement les choses à votre poussin.

Renforcer les rituels

Lorsque plus rien ne va, et lorsqu'il s'agit de Terrible Two on peut dire que plus rien ne va, je pense que le plus important c'est les repères. J'avais lu dans un livre que pour qu'un enfant atteigne le bonheur absolu il faudrait que chaque jour de sa vie soit exactement comme le précédent, à la seconde près, au millimètre près. Ils sont rassurés par la routine, les répétitions, le "pareil". Pour que cette période un peu difficile soit plus supportable pour lui aussi, nous avons renforcé tous les rituels déjà mis en place. 

Responsabiliser son grand bébé

Il sait dire non, il veut montrer qu'il est grand alors jouons le jeu. J'ai pris l'habitude d'anticiper ses besoins/désirs depuis le premier jour de sa vie sans jamais relâcher. J'ai tout fait à sa place mais maintenant, c'est terminé. Il a besoin de trouver sa place au milieu de la famille et de prouver chaque jour qu'il est encore plus grand que la veille. Nous lui avons donc confié des choses à faire ! Ces choses sont les siennes et nous ne les faisons jamais, c'est son rôle.

- Chaque fois que je lui prépare un biberon il ouvre le congélateur, prend un glaçon et le met dans le biberon.
- Lorsqu'il a terminé son assiette, il ramasse les petites miettes autour de lui, les met dans l'assiette ainsi que ses couverts et son verre.
- C'est lui qui ouvre les colis que je reçois, c'est sa mission du matin, j'ouvre la porte, récupère mes colis et lui confie pour qu'il me les ouvre. Ça l'occupe et il est très fier de me donner ce qu'il trouve à l'intérieur. 
- Il s'occupe de son poisson, il lui donne à manger (et lui parle aussi, mais on ne comprend rien, je suis sure qu'il se plaint de nous).
- Il met en route l'alarme de la maison chaque soir avant d'aller se coucher (même si on l'enlève lorsqu'il dort, c'est son truc du soir).

Je pourrais vous citer mille choses, mais l'idée est là, lui confier de petites missions pour qu'il se sente investi dans la vie de la famille et qu'il se sente considéré comme un enfant qui grandit. Chez nous, ça fonctionne bien.



Féliciter et encourager, être dans le positif 

Chaque petit progrès est une victoire. J'ai décidé alors qu'il n'avait que quelques secondes de vie que ce bébé serait élevé de cette manière. Je veux qu'il ait confiance en lui, qu'il ait une bonne estime de lui-même et qu'il puisse affronter la vie avec une grande dose d'optimisme. Le souci lors des passages difficiles comme cette foutue crise des deux ans c'est que nous les parents, nous nous transformons en gendarmes : on se fâche, on râle, on dispute, on reprend... Rien de bien positif. On est loin de mes beaux principes de départ. Pour contrer ces mises au point inévitables, nous mettons encore plus l'accent sur les choses positives ! Les jouets rangés, le mot bien prononcé, le yaourt mangé sans dégâts, le coucher qui se passe bien, on le félicite pour tout avec un enthousiasme (un peu) démesuré. Cela nous permet de relâcher un peu la pression et surtout, de lui montrer que nous sommes très fiers de lui lorsqu'il se comporte bien. Une manière de l'encourager à être un petit peu plus sage chaque jour...

Parler, parler, parler

C'est le point que vous retrouverez partout. Je sais bien que pendant une grosse crise de larmes il n'est pas prêt à nous entendre et qu'on a l'impression de parler dans le vide. Notre technique consiste à tout stopper lorsqu'il s'énerve un peu trop, nous le prenons sur les genoux ou nous mettons à sa hauteur et attendons qu'il se calme sans chercher à parler plus fort pour qu'il nous entende. Lorsqu'il commence à baisser légèrement le volume nous récapitulons calmement les choses :

"Bon, tu n'es pas content et je peux le comprendre, malheureusement tu ne peux pas te mettre dans cet état parce qu'on te refuse quelque chose/te dispute". 

On lui explique les raisons de notre refus puis on lui demande s'il est prêt à se calmer et lorsqu'il accepte on lui demande s'il veut faire un câlin/bisou pour "effacer tout ça et poursuivre ce que l'on faisait". Il accepte à chaque fois et dit même "padon" -> pardon. 



Parlons maintenant des techniques que nous avons testé sans grands résultats... Mais aussi de ce que je refuse de faire.

--------------------

Crier plus fort que lui

Aucun intérêt. À bout de nerfs, à 19h, en plein risotto, le chien qui quémande, le bébé qui braille : vous criez plus fort que lui pour qu'il se taise. Ça ne sert à rien du tout. Il ne comprendra rien comme cela et criera probablement à son tour, encore plus fort que vous ! Ne doutez jamais de la capacité des cordes vocales d'une petite canaille !

Fessées, claques, tapes 

Sujet extrêmement sensible. Sans pour autant juger les parents qui sont adeptes de ces méthodes ni ceux qui sont complètement contre, je vais vous donner mon point de vue. Je considère que si un jour j'en arrive à lui mettre une claque/fessée/tape, je vivrai le plus grand échec de son début d'éducation (sans parler bien sûr de la culpabilité/tristesse que je ressentirai sans doute). Je ne veux pas en arriver là car cela signifiera que je n'ai plus rien à essayer, que je suis au bout de tout et donc, encore une fois en situation échec. Je nous protège du mieux que je peux de la violence, hors de question de l'inviter chez moi.

Attendre que ça passe

Alors oui, ça passera bien un jour ! Mais regarder les choses se faire sans agir, nous avons essayé et franchement, c'est pas beau à voir. Nous avons vécu dans la jungle, avec un petit animal sauvage qui ne s'exprimait que par des cris et franchement, autant pour lui que pour nous, c'était la mauvaise option.

Adapter sa stratégie en fonction de l'environnement 

Là-dessus : j'ai la tête dure. Si je dois passer dix minutes à calmer mon fils, dix à récapituler ce qu'il vient de se passer puis encore dix à lui expliquer pourquoi c'est interdit et comment on peut faire autrement, que je sois accompagnée de la Reine d'Angleterre ou du boulanger, dans un palace ou à Carrefour : je n'en ai rien à faire. Je suis une maman partout où je vais et si des cris doivent sortir de sa petite bouche ils sortiront ! Je ne vais certainement pas lui dire bravo, lui donner un bonbon et continuer tranquillement ce que j'étais en train de faire pour être tranquille. Alors là, jamais.


Nous avons fait le tour de notre stratégie. Elle n'est pas parfaite, ne conviendra peut-être pas à tout le monde mais elle nous a permis de retrouver son sourire (et le nôtre). Même si chaque jour est différent, nous constatons que les choses s'améliorent et que plus nous lui parlons et lui disons que nous l'aimons et mieux les choses se passent. Toute la difficulté de ce Terrible Two, être ferme, cohérent et ne pas plier tout en restant tendre, à l'écoute et positif.


Et vous, quelles sont vos parades pour survivre à la crise des deux ans ? 


You May Also Like

3 Comments

  1. Ha le mien à 4 ans et déjà deux périodes de ce type. Bien sur qu'il a déjà eu des fessées. Oui ça m'a fait chié. Oui il a déjà été au coin. Et ça m'a fait chié. Mais après une journée de 8 h de travail pour lui comme pour moi, des fois, tous les deux on perds patience. C'est pas tant un échec tant qu'on se remet en question.

    J'ai écris d'ailleurs deux billets sur mon blog relatif à ce passage si ça t’intéresse :

    http://etteilla62.blogspot.fr/2015/05/louis-et-ses-crises-dautorite.html

    http://etteilla62.blogspot.fr/2012/11/lautorite-cest-maintenant.html

    RépondreSupprimer
  2. Coucou Laura 😊 merci beaucoup pour cet article. Mes enfants on 4ans et 2ans et demi. C'est pas facile tous les jours et je t'avoue que les fessés sont déjà tombé. Je ne les perçois pas de mon côté comme un échec. Parfois parler calmement ou attendre qu'il se calme pour lui expliquer ne suffit pas surtout pour mon fils de 4ans lorsqu'il me fait ses caprices. Et le mot est faible. Il peut tenir une heure à coup de hurlement perçant à taper contre les murs et par terre. Ou me taper. Ce qui n'arrivait jamais avant. Alors oui là, inévitablement il se prend la fessé. Je ne peux pas rester calme lorsqu'il me fait ça. Le plus souvent c'est fessé et au coin. Et il est puni de quelque chose qu'il aime particulièrement. Ma fille elle ne fait pas forcément de crises mais et beaucoup plus têtu par contre. Elle refuse tout. Pour elle c'est discutions et coin. Parfois quand elle dépasse les limites ou si grosse bêtise alors qu'elle sait qu'elle n'a pas le droit la claque sur le cul tombe. Mais c'est sur là couche alors ça la vexe plus qu'autre chose. C'est marrant on a tous des méthodes différentes. Pour ma part je n'en préconise pas une plus qu'une autre. Ça dépend des situations, des enfants, de l'éducation qu'on a reçu et de celle qu'on a donné, de nos expériences de ce qu'on a vu.. Tant bien sûr que ça ne met pas l'enfant en danger. Je n'en ai pas moins des enfants très ouvert d'esprit, curieux, affectueux et poli. C'est dur d'être un parent parfait. Parfois j'arrive à garder patience et parfois je craque. Ça dépend des journées que je viens de passer aussi. Merci beaucoup ma belle pour cet article.

    RépondreSupprimer
  3. Article très très intéressant !! Ma fille a 18 mois et commence déjà à dire non à tout bout de champ, chez la nounou elle est avec un petit garçon de 2 ans alors elle prend exemple... Mes techniques sont un peu similaires à celles que tu présentes dans ton article. Elle est têtue mais très demandeuse d'autonomie, alors oui, la responsabiliser est l'une des meilleures techniques avec elle... A côté de ça elle est malicieuse et rieuse, ce qui en fait une chipie qui sait très bien se faire pardonner. Pour moi, devenir mère est l'une des choses les plus difficiles que j'ai a apprendre dans ma vie... je me trompe, je recommence, je tente, je me plante et heureusement il y a de belles réussites ! Merci en tous cas de partager avec nous ces moments compliqués, ça rassure de lire que nous ne sommes pas les seuls à être confronté aux mêmes difficultés (même si on le sais bien, se le rappeler de temps en temps ça fait du bien) ;)

    RépondreSupprimer

Un petit message ?